lundi 28 mai 2012

Oui donc voilà. (3)

"Bullhead" / "Rundskop", Michael R. Roskam

Les films flamands qui arrivent jusqu'aux salles françaises sont étrangement assez rares ; s'ils y parviennent, c'est alors que quelque chose a dû se produire : le film en question doit être excellent. C'est le cas de "Bullhead". Ce film purement flamand raconte l'histoire d'un éleveur de bétail qui commence à se mêler malgré lui à une affaire surveillée par la police de trafiquants d'hormones ; mais il cache un secret d'enfance qui a pour toujours changé sa vie, le conduisant à sans cesse se piquer lui-même à la testostérone. Roskam signe avec ce film un tour de force artistique d'une envergure incroyable. La profondeur du récit est vertigineuse, le long-métrage offrant une réflexion passionnante sur le sujet de la virilité, auquel est évidemment mêlé le thème tabou de la castration masculine. Jacky est-il encore un homme, sans testicules ? Est-ce la testostérone qui fait de lui un homme ? Ou devient-il comme ses bêtes, un bœuf inerte qui ne peut espérer que s'épaissir sous l'effet des piqûres ? Le sujet est traité entre les lignes du récit, mais avec une puissance et une réflexion magistrales. La performance monstrueuse de Matthias Schoenaerts porte toutes ces questions sur ses fortes épaules. Dans ce milieu rural difficile, le sujet de l'homosexualité masculine est également abordé via les autres personnages : l'homme qui aime les hommes est-il inévitablement féminin ou au contraire hautement viril ? Toute cette dimension anthropologique aussi rare que fascinante est entremêlée avec aisance à une enquête policière, à de la comédie, et au portrait d'un homme déchu, détruit par un "accident" d'enfance. Ainsi, si le thème est particulier et l'histoire a priori redondante, "Bullhead" est en fait un chef-d’œuvre d'écriture à côté duquel il ne faut surtout pas passer.

"Elena", Andrei Zviaguintsev
Elena et Vladimir sont un couple d'un certain âge, tous deux ont des enfants issus de précédents mariages : le fils d'Elena a fondé une famille mais peine à réunir l'argent nécessaire pour envoyer son fils aîné à l'université, tandis que la fille de Vladimir n'a jamais eu de souci financier et mène une vie volage et bohème. Vladimir veut tout céder à sa fille et refuse d'aider monétairement la famille d'Elena, laissant son épouse face à un terrible dilemme, déchirée entre les deux bras de sa famille. Zviaguintsev synthétise évidemment en cette famille la lutte des classes russe : désormais forcées à cohabiter, le riche et la pauvre vivent une vie agréable ensemble, mais leur loyauté va uniquement envers leurs propres racines. Les niveaux de lecture du film sont nombreux grâce à une écriture précise, efficace, cruelle et géniale. Elle nous mènera à un retournement de situation inattendu et tragique, qui parviendra à être amené avec une franchise et une froideur qui transcenderont l'horreur. L'image elle-même est lisse et glaciale, les plans millimétrés de l'appartement vide s'enchaînent avec magnificence et c'est toute la mise en scène qui replace ce décalage entre la pauvreté et la richesse, par un travail plaisant sur les couleurs, les lumières et les cadrages. La sombre histoire d'Elena n'est ni triste ni gaie : grâce à la performance remarquable de Nadezhda Markina, elle apparaît juste comme une malheureuse obligation dans une société qui ne se comprend plus.

dimanche 27 mai 2012

Oui donc voilà. (2)

"Terraferma", Emmanuele Crialese

Après le très bon "Golden Door", qui réussissait le pari d’inclure Charlotte Gainsbourg au milieu de Siciliens du xème siècle, en sublimation décalée du contraste entre la bourgeoise et les paysans, tous en quête ensemble du Nouveau Monde,  Crialese revient avec "Terraferma", qui se situe cette fois encore sur une île italienne, cette fois de nos jours. L'occasion de dépeindre des décors marins magnifiques, parfaitement sublimés par la caméra de Crialese qui livre des images aux couleurs profondes et majestueuses, elles-mêmes partagées entre la modernité par la qualité de l’image, et un certain esthétisme kitsch. Au même titre, les habitants de l’île, pêcheurs par tradition, doivent choisir entre rester fidèles à leurs racines et s’adapter à la nouvelle source de revenus principale de l’île : le tourisme. Ce conflit qui les divise prend une autre tournure quand l’île abrite soudain une troisième population : celle des immigrés illégaux. La rencontre entre ces trois mondes au milieu de la mer plonge les personnages dans l’indécision et ouvre la porte à des questionnements humains et profonds qui nous interrogent directement. L’interprétation des comédiens relève encore ces divergences, entre le passé et le futur, le stable et le changement, l’entraide et la survie, le soi et les autres. Au total, "Terraferma" arrive à être profond sur la forme comme sur le fond, et parvient à conclure son récit de manière sensée et intelligente, pour en faire une œuvre aussi belle que captivante.


"La Terre Outragée" / "Land of Oblivion", Michale Boganim


On suit d'abord le mariage d'Anya, qui a la mauvaise idée d'avoir lieu le 26 avril 1986 à Pripiat, quelques heures avant ce qui serait vite connu mondialement comme la catastrophe de Tchernobyl. Il est évidemment toujours passionnant de suivre l'effet microscopique d'un événement aux telles répercussions, d'en étudier à échelle humaine les conséquences concrètes sur la vie des habitants alentour. C'est avec la même horreur fascinée que lors d'un accident au ralenti, que l'on regarde ces condamnés en une journée ensoleillée s'amuser et s'aimer, avant de devoir être évacués. Les paysans et les ouvriers doivent quitter leurs maisons sans qu'on leur explique pourquoi : tout à coup, l'aberration de telles mesures apparaît flagrante. Les morts commencent et les proches restent dans le noir, et la pluie tombe, chargée de radioactivité... Boganim parvient à rapporter ce récit avec humanisme, empathie mais suffisamment de recul pour ne jamais tomber dans le sentimentalisme. Un peu trop rapidement cependant, on coupe à dix ans plus tard, pour une deuxième partie de film plus longue et moins passionnante, car éternellement figée. Anya, interprétée par la très belle Olga Kurylenko, est maintenant guide pour les étudiants, les touristes et les curieux qui viennent visiter les lieux désertés. Là, un jeune homme recherche son père, des immigrés squattent ces maisons qui n'ont plus d'existence juridique et Anya rêve seulement de partir. Le regard porté par la caméra blafarde est contemplatif : à la façon des habitants, il reste passif, morne et blasé. Le récit piétine tout simplement parce qu'il n'y a plus rien d'autre à dire face à l'horreur dans laquelle les habitants sont enfermés pour toujours, malgré eux. Emprisonnés dans cet accident au ralenti jusqu'à la fin de leur vie. Le constat est simple et triste ; on s'attend à des péripéties mais leur vie est aussi fantomatique que les lieux où ils habitaient. Le film se termine et aura cristallisé le drame.

samedi 26 mai 2012

Oui donc voilà.

Bon. Je me retrouve avec un certain nombre, voire un nombre certain, de brouillons d'articles composés uniquement d'un titre de films. Films vus il y a un certain temps, voire un temps certain, et dont j'ai donc oublié une bonne partie des composantes. Cela rend leur critique détaillée difficile, certainement, assurément. Et je doute de l'intérêt de parler en long, en large et en travers de métrages qui ne sont plus à l'affiche depuis déjà quelque temps. Alors bon. Je vous propose (et vous impose) des critiques courtes et concises. Vous apprécierez sans doute le fait de réussir enfin à lire une de mes interminables diatribes jusqu'au bout, mais vous n'imaginez sans doute pas le défi pour moi, logorrhéique chronique, toi-même tu sais. Regardez, j'ai déjà passé six lignes juste pour vous dire ça. Tout ça n'est qu'une très mauvaise idée.

"Oslo, 31 août" / "Oslo, 31. August", Joachim Trier


Le fait que je me souvienne encore du nom du réalisateur sans avoir eu à tricher est déjà très bon signe, ma foi. Ce film était très beau. Il fait partie de ces œuvres étrangement intelligentes tant elles parviennent à dresser le portrait d'un personnage, d'un état d'esprit, d'une société et d'une ville à la fois. Oslo apparaît belle et ensoleillée, sinueuse et profonde, étonnamment éclairée même dans ses recoins les plus sombres. Une sorte de déclaration d'amour évident, appuyée par des témoignages de Norvégiens, natifs ou de passage. Le décor est en fait construit à travers les mots ; et ces mots ne font que souligner davantage les ombres du contraste avec le visage de Anders, protagoniste, qui retourne à Oslo après sa cure de désintoxication. Là, il va essayer de reconstruire sa vie, de retrouver un chemin. Mais les amis se sont assagis, les connaissances se dédouanent, les employeurs ont fermé leurs portes, l'amoureuse est perdue, la famille s'est éloignée. En fait, ne reste que la ville. Dans cette journée magnifiquement filmée, où le froid soleil norvégien imprègne les pellicules, Anders Danielsen Lie, qui partage le prénom de son personnage, l'habite entièrement et nous emmène par la main à travers ce voyage de rédemption jusqu'à son inévitable arrivée. Joachim Trier fait de son œuvre quelque chose de beau et de triste, sans jamais trancher sur l'un ou l'autre :  tout est suffisamment mesuré pour que même les tragédies soient sublimes et que même les extases soient mélancoliques, infiniment, irrémédiablement.


"La Taupe" / "Tinker, Tailor, Soldier, Spy", Tomas Alfredson

Cette adaptation, qui fit beaucoup parler d'elle, a en effet tous les atouts d'un film d'espionnage réussi : ses personnages sont complexes, son interprétation est remarquable, avec mentions spéciales à Gary Oldman et Colin Firth, évidemment, et son récit est rythmé et surprenant. Mais il souffre de cette sale habitude que nous, pauvres humains, avons pris en matière de cinéma : s'acharner à adapter les romans à succès au cinéma. Si cet exercice permet parfois de donner, avec le nouveau format, une peau neuve à l’œuvre, il la dénature le plus souvent. Pour ce genre d'histoire où les personnages se multiplient, où leurs interactions sont subtiles au possible, où le récit se densifie à chaque chapitre, il est toujours difficile d'être parfaitement clair face aux non-initiés. On retrouve alors la séquence de présentation des personnages, et attention, spectateur, tu dois immédiatement retenir toutes les informations qu'on te fait ingurgiter, car on n'y reviendra plus, faute de temps. Et si tu n'es pas au top de ta concentration, tu seras largué le reste du long-métrage, on te laisse sur le bord de la route, on a trop de rebondissements à caser en trop peu de temps. Heureusement, l'histoire est tout de même appréciable, par un florilège de situations intenses et captivantes, et une réalisation légèrement tarantinoïde, dans une photographie grisâtre fort bienvenue. Mais avec tout ça, le film en oublie son plus grand atout : prendre le temps de créer du vivant, de l'habité, de l'humain : "La Taupe" reste un film froid, dont l'histoire est racontée aussi bien que possible, mais qui en oublie ses personnages, qui en oublie, à la façon du système qu'elle dépeint, que l'on peut, que l'on doit s'attacher aux gens pour pouvoir aimer le reste.

samedi 19 mai 2012

"Buffy the Vampire Slayer", Saison 2, Joss Whedon, 1997.

Oui voilà je reviens enfin... Je vais parler pas mal de séries et de quelques films en retard, avant de reprendre la route du cinéma et de vous revenir dans toute ma gloire. Ouais ouais ouais.

Commençons tout de suite avec la saison 2 de "Buffy". Cette saison, si elle n'est pas la meilleure de la série, marque un tournant historique dans son histoire, car c'est elle qui en fera pleinement une excellente série : c'est là que le potentiel florissant de la série s'exprime vraiment pour la première fois.

Mais reprenons : la saison commence avec les conséquences du final tragique de la saison précédente. Buffy revient de ses vacances d'été, rentre au lycée mais le traumatisme d'être morte sous les coups du Master quelques mois auparavant n'est pas passé. On découvre une Buffy froide, dure et mauvaise : un pari risqué pour les scénaristes qui choisissent là de rendre leur personnage principal complètement antipathique pour un retour en tant que série conventionnée avec vraie saison à 22 épisodes. Mais on apprécie en fait la volonté d'avoir voulu traiter des résultats de la saison précédente. Buffy flirte avec son côté sombre, comme cela lui arrivera encore, avant de reprendre le droit chemin.




Ce chemin, c'est d'abord, dans la première partie de saison, celui qui a déjà été tracé en saison une : les épisodes s'enchaînent avec un méchant à abattre à chaque fois. Si une routine s'installe presque, les scenarii sont toujours aussi intéressants, et parviennent à toujours reposer sur au moins un retournement de situation inattendu et bien amené, prodiguant divertissement et intérêt. On regrettera cependant une résolution toujours trop facile : après presque 40 minutes de sévices perpétrés par le monstre hebdomadaire, Buffy s'en débarrasse fréquemment avec une facilité un peu déconcertante. Il faudra encore attendre avant que la Slayer trouve des défis à sa taille... Heureusement, ce rythme est pimenté par l'arrivée des nouveaux Big Bad de la saison, les délicieux Spike et Drusilla (brillamment interprétée par Juliet Landau), dont l'arrivée a des tenants et aboutissants captivants dans la vie des héros. Ils amènent notamment des épisodes inattendus, comme "School Hard" qui montre leur invasion de la rencontre parents/professeurs du lycée. Ou encore le surprenant double épisode "What's My Line", où Buffy rencontre Kendra, Slayer activée après la mort du personnage principal en saison 1. L'univers de "Buffy" s'épaissit et les histoires sont toujours passionnantes.




Parallèlement, les personnages sont davantage approfondis : Willow est enfin confrontée de pleine face à son attirance pour Xander, alors qu'elle rencontre le merveilleux personnage d'Oz et doit se résoudre à mettre un terme à ses rêves d'enfance. Le tout toujours à travers des répliques exquises et des dialogues parfaitement ciselés, qui confirment même lors de cette deuxième saison qu'ils sont la plus grande force de la série : "Well, you know, I have  choice. I can spend my life waiting for Xander to go out with every other girl in the world until he notices me, or I can just get on with my life." "Good for you." "Well I didn't chose yet." Xander et Cordelia apparaissent comme un couple étrangement évident, tandis qu'Angel se rapproche de Buffy. L'exploration du passé de Giles et la continuation de sa romance avec Jenny Calendar apportent une profondeur inestimable au personnage, jusque là un peu trop unidimensionnel.


A travers ces amourettes et autres soucis du quotidien adolescent, se dressent les métaphores surnaturelles. Elles sont parfois poussives, comme celle de ce serpent géant auquel des étudiants offrent des jeunes filles sans défense après les avoir droguées... Mais elles sont globalement amusantes, rafraîchissantes et intelligentes. En réalité, les épisodes parviennent à être à la fois drôles, rythmés et étrangement réalistes. Les personnages commencent leur lent processus de maturation alors qu'il est temps de grandir. Des épisodes comme "Lie To Me" le prouvent : dans un monde où les forces du Bien combattent le Mal, rien ne sera jamais manichéen. Même les épisodes en apparence déconnectés des autres sont d'une qualité irréprochable, comme celui de "Ted", où, avant la révélation un peu capillotractée, Buffy se retrouve coupable de meurtre, ou encore "Halloween", où une idée originale amène un nombre incalculable de situations cocasses tout en faisant avancer ses personnages.




Et soudain, tout change pour toujours. Dans le double épisode "Surprise" / "Innocence", en milieu de saison, on découvre à Jenny une facette insoupçonnée, et rapidement, Angel se métamorphose complètement, en une autre métaphore cette fois bien plus puissante. La malédiction qui lui a rendu son âme, le condamnant à regretter éternellement ses crimes vampiriques, a été lancée par la famille de Jenny ; et elle lui interdit le bonheur. En couchant avec Buffy, il touche l'extase et la malédiction est levée, le rendant Angelus à nouveau, vampire cruel et sadique. Contre toute attente, c'est en fait lui qui sera le nemesis de Buffy cette saison. Le pari était osé, les conséquences sur les personnages sont dévastatrices. Buffy trouve ici sa première vraie blessure, et il lui faudra tout le reste de la saison pour accepter qu'en tant que Slayer, c'est son devoir d'anéantir celui qu'elle aimait. L'intrigue est soudain sombre, complexe et intense. La menace Angel plane sur l'intégralité des épisodes restants... et se déploie ponctuellement, notamment dans l'excellent épisode "Passions", où Angelus sévit soudain. La série montre alors toutes ses tripes en tuant un personnage grandement aimé, des personnages comme du public, et en le faisant d'une manière à la fois cruelle, hypnotique et incroyable.




Il est là, ce moment où une série qu'on regardait d'un œil certes intéressé mais pas encore complètement  convaincu, devient un chef-d’œuvre. Tout à coup on se redresse sur son canapé, presque incapable de croire ce qui est en train de se produire. La série grandit tout à coup et emmène tous ses personnages avec elle, qu'ils le veuillent ou non. Cette plongée obscure se conclura naturellement par une descente aux Enfers au sens littéral du terme, dans un double épisode final magistral. "Becoming" est une œuvre d'art : ce final explose absolument tous les repères du spectateur. A chaque minute, une nouvelle catastrophe se produit, et l'ensemble de la saison se déroule parfaitement. En quelques instants, chaque personnage est en mauvaise posture, la mère de Buffy apprend l'identité de sa fille, la jalousie de Xander lui fait commettre l'impardonnable, Willow ouvre des portes en elle qui ne seront jamais refermées, Buffy se fait exclure du lycée et rechercher par la police, Giles se fait capturer, Spike retourne sa veste, et pire encore. Les acteurs sont comme toujours impeccables, et l'épisode est spectaculaire et choquant, et il mène à la confrontation tant attendue de Buffy et Angel, qui se termine de la façon la plus tragique que l'on aurait pu imaginer. Le spectateur est laissé en état de choc sur le bord de la route, et Buffy aussi, dans une conclusion parfaitement mélancolique.


Je me souviens de la première fois (qui date maintenant!) que j'ai vu ce double épisode final. Aujourd'hui encore, je lui découvre des traits jamais remarqués, comme cette quête frénétique de l'identité. Mais je me souviens qu'il s'agissait là de ma première vraie expérience télévisuelle. Je venais de témoigner d'un moment de télévision aussi fort qu'inattendu, avec une écriture remarquable et indescriptible. "Buffy" avait enfin montré ce qu'elle avait dans le ventre et le résultat était sans appel. Ne restait plus qu'à reprendre son souffle en attendant la suite de ce récit épique et puissant.

dimanche 6 mai 2012

Oups...

Promis, je reviens bientôt. Donnez-moi juste encore une dizaine de jours !
En attendant, allez voter !!
(Attention, la couleur de fond de ce blog n'est en aucun cas une consigne de vote. Bien au contraire.)